L’ascension des émissions de Green Bonds s’est poursuivie en 2018 après une croissance record de plus de 75% entre 2016 et 2017. Et a atteint en fin d’année plus de 150 milliards de dollars. La tendance pour les années à venir confirme que le marché continuera de suivre cette progression et de se complexifier. De fait, le besoin des investisseurs d’être accompagnés par des tiers indépendants capables de certifier leurs titres d’obligations, et de les guider dans leurs décisions d’investissement, est en croissance permanente.

Depuis la fin de l’année 2018, Greensolver est certifié Climate Bond Verifier. Cette certification, délivrée par l’organisation internationale Climate Bonds Initiative (CBI), permet aujourd’hui à Greensolver de certifier les projets d’énergie renouvelable aspirant à être financés par des Green Bonds labellisés Climate Bond Standard.

Qu’est-ce qu’un Green Bond ?

Apparu en 2007, lorsque les banques ont créées des titres de dettes à thème, ils ont pour but de canaliser le financement vers un usage spécifique.

Un Green Bond, littéralement obligation verte, et parfois nommée obligation environnementale ou climatique, est un titre obligataire, émis par une entreprise ou une entité publique, visant à financer un ou des projets contribuant à la transition écologique.

Les actifs financés par les Green Bonds ont deux caractéristiques particulières :

  • Le secteur d’activité : énergies renouvelables, efficacité énergétique, transports durable, gestion durable des ressources naturelles, adaptation au changement climatique, etc.
  • La mesure de l’impact en fonction d’un ensemble de critères spécifiques : émissions de gaz à effet de serre évitées, etc.

La différence avec les obligations classiques se trouvent dans les engagements pris par l’émetteur. Les fonds levés sur le marché ne doivent financer que des projets ayant un impact positif sur l’environnement. Les critères de sélection sont définis par la CBI, et l’adéquation des projets avec les standards est revue par les auditeurs tel que Greensolver. Afin de garantir l’intégrité du Climate Bond Standard et le respect des objectifs RSE des investisseurs, l’émetteur se doit d’effectuer un reporting annuel visant à confirmer l’allocation des fonds aux projets en question.

La première émission de Green Bond fut réalisée par la Banque Mondiale en 2008. Depuis, cet instrument financier connait une incroyable croissance et la France est aujourd’hui le deuxième émetteur de Green Bonds au monde.

Pourquoi financer ou émettre un Green Bond ?

Les investisseurs envoient ainsi un message clair au marché que leur stratégie d’investissement à long terme est cohérente avec la transition énergétique en cours et qu’ils en saisissent bien les risques et les opportunités. En effet, ces titres clairement labéllisés leur permettent de communiquer sur leurs décisions stratégiques. Ils donnent de la crédibilité et de la visibilité à leurs engagements. Cette visibilité est d’autant plus cruciale pour les investisseurs institutionnels qui, en marge de la COP 21, ont signé les chartes des « Principles for Responsible Investments » (PRI) et du « Institutional Investors Group on Climate Change » (IIGCC), les engageant à un minimum d’investissement pour le climat.

Les investisseurs sont de plus en plus conscients de l’urgence climatique. Ils s’impliquent bien sûr dans la transition énergétique pour des raisons éthiques, mais également pour mitiger les risques sur le long terme et maximiser leur retour sur investissement. D’autres parts, ils cherchent à protéger leur base de client en répondant à la demande des épargnants d’investir en faveur de la transition écologique.

Pour les émetteurs de Greenbond, l’accès a un financement sur le long terme est déterminant dans un contexte où la nécessité de faire évoluer le mix énergétique, la volonté des états pour plus d’indépendance énergétique, la concentration du marché, et la baisse des subventions font naitre des projets toujours plus grands, nécessitant des investissements de plus en plus conséquents.

A ce jour, il n’existe pas encore de définition réglementaire des Green Bonds, les émetteurs peuvent déclarer leurs obligations sans qu’aucune vérification ne soit faite sur les projets à financer, ni sur l’allocation des fonds pour un projet en particulier.

En revanche, pour avoir accès à certaines sources de financements, les investisseurs doivent s’assurer que l’impact des actifs qu’ils financent est réel et positif. C’est pourquoi plusieurs initiatives visant à labelliser et standardiser le processus d’émission des Green Bonds ont émergé. Notamment les Green Bond Principles et la Climate Bond Initiative. L’objectif est de définir un cadre, en termes de processus d’évaluation et de sélection des projets, rassurant les investisseurs et donc permettant de débloquer des volumes de financement plus conséquent.

Le Climate Bond Standard (CBS) inclut par exemple des critères d’éligibilité spécifiques à chaque secteur. Les Green Bonds ne sont labellisés conformes avec le CBS que lorsque qu’un auditeur agréé a audité les projets et s’est assuré de leurs conformités avec ces critères prédéfinis.

Pourquoi labelliser son Green Bond avec CBI ?

Les Green Bonds étant certifiés par la Climate Bond Initiative avant leur émission sur le marché, le label est utilisé comme outil marketing par les émetteurs durant la phase de levée de fond. Le label permet en effet d’assurer aux investisseurs que l’impact des projets à financer sera bien réel et positif pour le climat.

Quel est le process de certification ?

Les auditeurs jouent un rôle important dans l’évaluation du respect des exigences des normes des obligations climatiques par l’émetteur et les obligations proposées, puis fournissent aux émetteurs un rapport.

Le processus de certification comprend deux phases distinctes qui doivent être complétées pour chaque émission de Green Bond. Les deux phases sont alignées sur le processus normal d’émission d’une obligation. Cette approche permet d’utiliser le label Climate Bond Initiative lors du pricing et de la commercialisation du Green Bond, ainsi que de garantir l’intégrité du label après l’émission.

Phase 1 – Certification Pré-émission

L’audit Pré-émission est axé sur la comparaison des actifs éligibles avec les critères de sélection, ainsi que sur les process de traçabilité et de reporting de l’émetteur.

Phase 2 – Certification Post-émission

L’audit Post-émission vise à s’assurer de l’allocation des fonds aux projets revus lors de la Phase 1, de la conformité des projets avec les critères de sélection, de la traçabilité des fonds qui n’ont pas encore été utilisés, et de la qualité du reporting. Un rapport d’assurance est alors remis par Greensolver.

Et Greensolver dans tout ça ?

Greensolver intervient dans le processus en tant que « Verifier », selon les termes de CBI. CBI nous délivra ce titre d’auditeur agréé fin 2018, faisant de Greensolver le premier acteur 100% spécialisé dans les énergies renouvelables à être certifié.

 « Notre rôle dans le processus de certification est essentiel pour déterminer la conformité des projets éoliens et solaires par rapport aux standards définis par Climate Bond Initiative. En tant qu’expert indépendant du secteur des ENR, cette certification n’est que la suite logique de notre développement, après l’exploitation, la construction et l’audit d’actifs renouvelables. Cette certification démontre non seulement notre capacité à nous adapter rapidement au marché qui est en constante évolution, mais également la grande polyvalence de nos équipes. Nous sommes tous très contents et avons hâte de commencer à travailler avec CBI sur ces nouveaux projets. » commentait Guy Auger, Président Directeur Général de Greensolver, suite à l’obtention de la certification.

« Nous sommes ravis d’accueillir Greensolver dans nos rangs pour certifier de nouvelles obligations. Comme le démontre notre dernière étude, nous nous attendons à une hausse croissante des émissions de Green Bond d’ici à 2020. Grâce à leur expertise, les acteurs comme Greensolver, contribuent à améliorer la notoriété et à établir de meilleures pratiques sur le marché. Ils constituent un élément essentiel au développement de la finance verte. » ajoutait Sean Kidney, Président Directeur Général de la Climate Bonds Initiative.

La certification de Green Bond permet donc aujourd’hui d’élargir encore la gamme de service proposée par les équipes d’experts financiers de Greensolver. Elles sont actuellement en charge de la gestion administrative, financière et fiscale de 90 SPV (dont 1,300 MW en exploitation) de parcs solaires et éoliens situés à travers l’Europe, dont la France, les Pays-Bas, le Royaume-Unis, l’Irlande, Chypre, la Suède, l’ Espagne et l’Italie, pour une vingtaine de fonds d’investissement et de développeurs, tous parmi les plus reconnus et exigeants du marché des énergies renouvelables.

Nos équipes faisant auparavant partie de fonds d’investissements, ont été directement impliquées dans de nombreuses opérations d’achat, vente, financement et refinancement de projets et portefeuilles renouvelables. Cette expérience nous permet d’appréhender les enjeux financiers non seulement au niveau de la SPV, mais aussi de la Holding et du fond, de la phase de développement jusqu’à l’exploitation (gestion des tirages, prévision de cash-flow, budget, etc.). Ce service complète parfaitement la gestion technique de projets renouvelables, et nous permets d’avoir le recul nécessaire lorsque nous auditons les modèles financiers dans le cadre des missions de due diligence technique qui nous sont confiées.


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