L’acceptabilité d’un parc éolien en développement dépend notamment des études d’impact sur l’avifaune. De fait, l’emplacement des turbines est contrôlé afin que ces dernières ne soient pas situées dans la trajectoire de couloirs migratoires ou dans des zones de chasse. Dans certains cas, des mesures compensatoires peuvent être proposées par l’administration afin de valider la faisabilité du projet.

En France, l’arrêté du 26 août 2011, impose un suivi strict et rigoureux de la mortalité des chauves-souris et des oiseaux lié aux actifs éoliens en phase d’exploitation. Jusqu’alors, aucune étude avifaune post-construction n’a conduit à des restrictions. Néanmoins, la règlementation environnementale étant de plus en plus stricte, les conséquences sur les parcs éoliens existants risquent d’être plus importants dans un futur proche.

Cet article a pour but d’approfondir les connaissances sur les chauves-souris, de démontrer l’impact financier des changements de réglementation et explorer, enfin, les solutions existantes pour minimiser les pertes (l’article se concentre principalement sur le marché français).

Biographie d’un animal méconnu
Nous avons en Europe un peu plus de 30 espèces de chauves-souris, toutes classées espèces protégées depuis 1981. Il est important de souligner que les chauves-souris ont un rôle majeur dans l’écosystème, notamment du fait de leur voracité (jusqu’à 600 insectes ingurgités par nuit).
Pour s’orienter, les chauves-souris utilisent un système dit d’écholocation, les rendant hyper sensibles aux variations de pression. Lorsque ces variations sont trop importantes, elles sont alors sujettes à des barotraumatismes mortels.
A savoir que les chauves-souris, ont la particularité de pouvoir réguler leur température interne leur permettant d’hiberner jusqu’au printemps.

  • Cycle de reproduction :

Avec une seule naissance par an et deux périodes de migration, leur cycle de reproduction les rend d’autant plus vulnérables. Cette fécondité faible est néanmoins contrebalancée grâce à leur durée de vie moyenne estimée à 30 ans.

Cycle reproduction chauve souris

  • Interaction avec le secteur éolien :

Une fois les pales en rotation, les éoliennes créent d’importants déplacements d’air qui engendrent d’importantes variations de pression. Le risque de collisions et barotraumatismes est donc particulièrement important pour les chauves-souris et l’est de plus en plus dû à l’expansion de la technologie sur le territoire. De fait, les préoccupations environnementales et règlementaires sont croissantes.

Changement de règlementation

Comme expliqué en introduction, les parcs éoliens en développement sont déjà soumis à des plans de bridage imposés par l’administration. Suite à l’inscription des éoliennes terrestres au régime des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, les parcs en exploitation devraient être bientôt soumis aux mêmes contraintes.

Il est donc important pour les propriétaires d’actifs d’anticiper les impacts financiers et d’être au courant des solutions technologiques disponibles sur le marché pour prévenir les pertes éventuelles.

Plusieurs systèmes d’effarouchement, basés sur les ultra-sons, ont été étudiés ; néanmoins, les résultats n’ont jamais été suffisamment satisfaisants pour développer une solution pérenne. Les plans de bridage sont donc pour le moment la seule solution viable afin de continuer à protéger ces espèces.

Etude
Le plan de bridage standard imposé par l’administration, consiste à augmenter la vitesse de démarrage des éoliennes à 5 m/s voire 6 m/s (contre 3 m/s en fonctionnement normal) dans des plages horaires nocturnes, sur les périodes migratoires.

Ce plan repose sur la connaissance du rythme biologique des chauves-souris et des pics d’activité : en période migratoire, dans des conditions météorologiques de vent faible, sans pluie, pour des températures supérieures à 12°C Ce plan de bridage type réduit la mortalité de plus de 50%. Dans certains cas, cette stratégie d’évitement peut atteindre 90% de succès.

Néanmoins, sans capteur ce plan de bridage peut générer des pertes de production comprises entre 3 et 4% par an.

  • Cas standard :

Le graphique ci-dessous estime les pertes de production dues à une vitesse de démarrage à 6m/s, entre avril et octobre, sur la plage horaire 19h – 2h du matin (fenêtre temporelle suffisamment étendue pour couvrir les 4h qui suivent le coucher du soleil pour toute la période concernée) :

Les pertes de production sont de l’ordre de 3%.

  • Cas optimisé :

Actuellement, tous les turbiniers étudient des modules intégrant différents capteurs pour limiter les bridages aux seuls périodes sujettes aux déplacements des chiroptères. Plusieurs sociétés spécialisées dans l’environnement étudient également ce type de solutions pour concurrencer les offres des turbiniers.

Partons maintenant du principe que le parc éolien en question est équippé d’un système dédié aux chauves-souris, permettant un controle en temps réel : les pertes de production seraient alors de l’ordre de 1% seulement. L’investissement initial pour ce type de système est d’environ 30 000€ par éolienne et peut, selon l’implantation du parc, être lilmité à une éolienne seulement.

Nous pouvons vous aider à estimer la différence entre les coûts effectifs et le retour sur investissement attendu, en fonction du profil de votre actif. Nous pouvons également vous assister pendant les négociations financières.

Conclusion
La protection des espèces sauvages et des chauves-souris est un sujet grandissant pour le gouvernement et doit être considéré sérieusement par les propriétaires de parcs éoliens, en raison des conséquences économiques pouvant être engendrées. Il ne fait aucun doute que dans les années à venir, l’Agence Française de l’Environnement imposera des mesures plus sévères pour la conservation des chauves-souris.

Contactez-nous pour plus d’informations.

 

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