Auteur : Arafat Maizi
Date : 15/02/2019
Un exploitant de parcs éoliens a tout intérêt à connaître et maîtriser les équipements électriques présents dans ses postes de livraison afin de mieux gérer les interfaces avec le réseau public de distribution (RPD) et de minimiser les problèmes. Les défauts peuvent être de trois natures différentes :
- Tension (Creux de tension) ;
- Surintensités ;
- Fréquence.
Un ensemble de trois protections (GTE, C13-100 et PWH) est mis en place dans chaque poste pour déceler ces défauts qui peuvent provenir du réseau interne du parc ou du réseau de distribution. Une commande d’ouverture est envoyée au disjoncteur général lorsque les grandeurs électriques qui transitent au point de raccordement (tension, intensité et fréquence) sont défavorables à un bon fonctionnement.
Tableau de bord en ligne de l’état de la protection générale du disjoncteur principal :
L’utilité d’un automate producteur
Lors d’un découplage dit long (supérieur au temps de reconfiguration du RPD), le producteur doit attendre une autorisation de recouplage émanant du chargé de conduite du RPD via un dispositif d’échange d’information d’exploitation (DEIE). À la réception des messages provenant du DEIE, un équipement appelé automate producteur se charge de l’automatisation et de la gestion du disjoncteur général (DG) et des interrupteurs du poste de livraison.
Visuel du tableau bord en ligne d’un DEIE :
Lorsque cette autorisation arrive tardivement, les batteries du poste de livraison sont en mode réserve et il devient donc impossible de recoupler le poste à distance. Ceci oblige d’envoyer une équipe de techniciens sur site pour recoupler et ce pour un coût non négligeable (de l’ordre de 500€ à 1000€ par intervention).
Les batteries permettent d’alimenter les bobines à manque de tension pour le réarmement du disjoncteur et des interrupteurs lors d’une perte de secteur. Si le temps d’autonomie des batteries (en moyenne 2h) est dépassé, il devient impossible d’agir à distance.
Pour éviter ces problèmes, il est nécessaire lors d’un découplage de refermer le disjoncteur général et de maintenir les interrupteurs alimentant les éoliennes (appelés départs éoliens) ouverts. Ceci permet d’alimenter les équipements auxiliaires du poste et une fois l’autorisation du DEIE reçue, de refermer les départs éoliens. Cette stratégie est réalisée par l’automate producteur.
Synoptique rame HTA d’un poste de livraison :
Recommandations
Nous recommandons fortement d’installer par défaut un automate producteur couplé à un dispositif de télégestion (qui permet à l’exploitant de recevoir des alertes SMS et/ou email lors d’un défaut au poste de livraison) dès la construction du parc afin d’éviter les coûts liés aux coûts d’interventions des techniciens pour recoupler les postes de livraison ainsi qu’aux pertes de production.
Aujourd’hui, cette installation est une pratique courante du secteur éolien.
Cependant, pour des parcs plus anciens (>5 ans), l’installation d’un automate producteur et d’une télégestion était moins répandue.
Pour ces parcs nous conseillons de moderniser le poste en installant un automate/télégestion.
En effet, d’après une étude effectuée par Greensolver sur un échantillon de parcs non équipés d’automate producteur, l’économie de coûts liés aux interventions de techniciens pour le recouplage des postes sur un parc moyen (5 éoliennes, 10 MW) est de l’ordre de 5000€/an. Sachant que l’installation d’un automate et d’une télégestion représente environ 10 000€, l’investissement peut être rentabilisé au bout de 2 années.
Greensolver se tient à la disposition de tout acteur éolien pour fournir des conseils sur l’installation d’un automate producteur et d’une télégestion sur un parc existant.
