Entamés en novembre suite à l’appel de plusieurs syndicats français, les mouvements de grèves chez les gestionnaires de réseaux (Enedis, RTE, EDF, GRDF) devraient se poursuivre sur le mois de décembre – non sans conséquences sur la production des parcs éoliens et solaires.
Menées au niveau national, les actions de contestation des grévistes consistent à découpler du réseau électrique. Cela a été par exemple le cas pour des postes sources situés dans les Alpes de Haute Provence et dans l’Aube (Champagne Ardennes).
Ces coupures ciblées, dont les producteurs n’avaient pas été informés au préalable, ont parfois duré plus de 8 heures, pour les parcs impactés gérés par Greensolver, le 30 novembre dernier. Il faut de plus noter que la déconnexion du réseau ayant été brutale, certaines unités de production n’ont pas été en mesure de redémarrer dès le recouplage des postes sources et ont dû être dépannées. Ceci a donc augmenté les pertes de production liées à la coupure du poste source elle-même.
Quels sont alors les recours des producteurs d’électricité ?
Les recours face à ce type d’actions sont malheureusement assez limités. En effet, l’opérateur du réseau a contractuellement droit à un certain nombre de coupures longues (supérieures à 3 minutes) par an. Celui-ci est généralement de l’ordre de 6 – mais dépend de chaque contrat établi par Enedis. Si lors du bilan annuel de disponibilité du réseau, le nombre de coupures longues est inférieur à l’engagement contractuel, aucune compensation n’est prévue.
Cependant d’autres coupures équivalentes à celle du 30 novembre ont eu lieu et devraient avoir lieu en décembre, les manifestants n’ayant pas obtenu satisfaction.
Lors d’appels à la grève récurrent, il est important que le gestionnaire d’actifs prête une attention particulière aux bilans de disponibilité du réseau fourni par Enedis en fin d’année. Ces bilans, après interprétation, pourraient permettre de justifier une éventuelle indemnité pour les parcs éoliens ou solaires impactés par les mouvements de grève.